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Baromètre moral des entrepreneurs Apm : pour l’instant la confiance est là !

30 avril 2020

Depuis l’apparition du Covid-19, les économistes redoutent une lourde récession mondiale. Pour vous accompagner pendant cette période difficile, l’Apm a mis en place un baromètre bimensuel, afin d’évaluer le moral de chacun : les entrepreneurs sont-ils confiants quant à l’évolution de la situation, quelles dispositions ont-ils prises pour faire face aux turbulences, et enfin qu’attendent-ils concrètement de l’Apm ? Voici, sans attendre, les premiers enseignements des questionnaires recueillis en ligne, entre le 10 et le 13 avril.

Intégralité du baromètre – ICI 

Un moral en demi-teinte

Après plus de 3 semaines de confinement, le moral des adhérents Apm apparaît en demi-teinte, avec une note qui s’établit à 6 sur 10 ; cette moyenne dissimulant bien sûr quelques disparités. Ainsi le commerce semble plus éprouvé que l’industrie (5,5 vs 6,3/10), et les dirigeantes d’entreprises se déclarent sensiblement plus affectées que leurs homologues masculins (5,6 vs 6,1/10). Toutefois, 44 % des adhérents interrogés s’accordent une note supérieure à 7, tout en redoutant à 69 % que le pire soit encore à venir. 

Un paradoxe qui semble démontrer une chose : si la situation du pays demeure préoccupante dans sa globalité, et a fortiori la situation mondiale, nombreux sont ceux qui conservent un bon niveau de confiance quant à la capacité de leur entreprise de sortir de la crise.

Une confiance forte

Nos adhérents savent qu’ils peuvent compter sur leurs collaborateurs. À 85 %, ils sont confiants dans la capacité de leurs salariés à se remobiliser dès la reprise ; à 33 % ils se déclarent même très confiants, la stabilité du climat social dans leur entreprise paraissant acquise. Sur le plan économique, moins d’un dirigeant sur 5 exprime à ce jour une inquiétude quant à la pérennité de son activité. Certes, cette crainte est plus marquée dans la construction et le commerce (respectivement 26 % et 24 %), ou encore dans les structures de moins de 10 salariés (35 %), mais il faut souligner cette relative sérénité, à contre-courant des prédictions les plus catastrophiques. À court terme, trésorerie oblige, c’est bien sûr la santé financière qui préoccupe 30 % de nos dirigeants, avec là encore une tendance plus marquée pour la construction, le commerce ou les entreprises de taille plus modeste (moins de 50 salariés).

Un large crédit accordé au gouvernement

La confiance affichée par les entrepreneurs s’appuie en grande partie sur le crédit qu’ils accordent au gouvernement : ils sont près de 3 sur 4 à penser que l’exécutif pourra limiter les effets économiques et sociaux de l’actuelle pandémie. Cette assurance apparaît partagée par tous, indépendamment du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise ou encore de l’âge du dirigeant ; seules les femmes, en l’espèce, s’avèrent relativement moins confiantes dans nos politiques (68 % vs 73 %). Globalement, le crédit accordé à l’équipe d’Édouard Philippe peut s’expliquer par le niveau de connaissance plutôt élevé des mesures prises et par l’accueil qui leur est réservé : 79 % de nos adhérents leur attribuant une note supérieure à 7.

Une économie au ralenti

Pour mesurer l’ampleur du ralentissement de l’activité chez nos adhérents, un chiffre suffit : seuls 53 % de leurs salariés sont aujourd’hui au travail. Bien sûr, tout le monde n’est pas impacté de la même façon. Il faut tenir compte de l’exposition potentielle au virus, des interdictions d’ouverture, ou encore de la capacité réelle à dématérialiser son offre. Quand le commerce et la construction accusent les plus fortes baisses d’activité (avec respectivement 40 % et 36 % des effectifs maintenus à leurs postes), les services affichent quant à eux un taux d’activité de 62 %. Cependant, pour 60 % des entrepreneurs interrogés, le nombre de collaborateurs devrait demeurer stable ; seul le commerce, le secteur le plus touché, semble anticiper une réduction significative des effectifs.

Vers une nouvelle organisation du travail

Face à cette situation inédite, la grande majorité des adhérents Apm a mis en place une organisation du travail spécifique : le télétravail apparaissant comme le premier recours pour 86 % d’entre eux (avec une sur-représentation de cette tendance dans les services, comparativement au commerce). Les trois-quarts environ des entrepreneurs interrogés ont opté pour le chômage partiel, 6 sur 10 déclarant par ailleurs avoir anticipé les congés payés ou les RTT de leurs salariés. Fort heureusement, les licenciements demeurent pour l’heure marginaux. On notera enfin que les deux tiers des entrepreneurs sollicités ont engagé un Plan de Continuité d’Activité, cette démarche étant par nature beaucoup plus répandue dans les grandes entreprises (on passe ainsi de 57 % dans les entreprises de moins de 50 salariés à 84 % dans celles de 250 collaborateurs et plus). 

À quoi ressemblera le monde d’après ? Nul ne le sait, mais une chose est sûre : la crise et ses impératifs sanitaires, qui ont bouleversé les habitudes de travail, risquent d’engendrer dans ce domaine des changements profonds. Vous êtes plus de 3 sur 4 à le penser (cette conviction apparaissant plus fortement ancrée encore dans le secteur des services).

Un lien personnel puissant avec l’Apm 

C’est d’abord à titre personnel, et aussi professionnel, que nos adhérents trouvent du réconfort auprès de leur club et du réseau, ce qui prouve bien que les valeurs profondément humanistes de l’Apm, au premier rang desquelles la confiance et le respect, constituent une réalité intangible pour l’immense majorité d’entre vous. Quand on vous demande d’évaluer la mobilisation et la qualité de l’accompagnement de vos animateurs, le résultat a sans conteste valeur de plébiscite : vous êtes 97 % à afficher une opinion favorable (voire très favorable pour 64 %). Le lien entre nous tous demeure puissant, quelle que soient les circonstances, et vous avez été 9 adhérents sur 10 à utiliser au moins l’un des services proposés par l’Apm pour échanger pendant cette période de confinement ; priorité étant accordée au WhatsApp du Club (52 %), aux Visios périodiques (44 %), ou encore aux Rencontres de Club à distance (36 %) et aux Live Apm (31%).

Besoin de réfléchir et de comprendre le monde

Les événements vous ont brutalement projetés hors de votre zone de confort, et, plus que jamais, vous avez besoin de comprendre. Parmi les thèmes de réflexion proposés par l’Apm, deux d’entre eux éveillent sans surprise votre intérêt : « l’accompagnement pour anticiper la crise » (pour 59 % d’entre vous) et « le décryptage des évolutions du monde » (48 %). 

Vous avez besoin de réfléchir, mais aussi d’agir : un tiers d’entre vous se déclarant prêt à se mettre sans attendre au service de l’ensemble du réseau. Enfin, concernant la mise en ligne d’une plate-forme d’échange de biens et services inter-entreprises, avec création d’une monnaie Apm, vous êtes déjà 54 % à vous montrer intéressés. Une tendance qui ne manquera certainement pas d’évoluer dans les prochaines semaines. 

Enquête en ligne, réalisée entre le 10 et 13 avril, auprès d’un échantillon de 1195 adhérents Apm (19% femme – 57% moins de 40 ans – 6 ans d’ancienneté en moyenne – 74% à la tête de PME)  ; la représentativité étant garantie par un redressement selon la taille de l’entreprise et la fonction du dirigeant. 502 questionnaires, jugés incomplets, n’ont pas été intégrés à l’ensemble des résultats collectés. Taux de clics : 20,3 %.